Les États se doivent de lutter contre toute forme de croyance religieuse et promouvoir la seule approche scientifique et rationnelle. C’est le prix à payer pour éviter la prolifération des partisans de la terre plate et éviter la perpétuation des massacres. Mais qu’est-ce qui est scientifique et ne l’est pas ?Considération sur les pathologies religieuses, y répond.
André Borowski dès son plus jeune âge, est amateur de science. Son intérêt se porte en particulier sur la physique, l’astronomie et la biologie. Des domaines de connaissances auxquelles s’ajoute celui de l’histoire– celles des religions et du XXe siècle ont sa préférence ainsi qu’une touche d’économie et de philosophie. Dans ce contexte, l’athéisme revêt pour lui une forme d’évidence.
Le 11 septembre 2001, ses convictions se renforcent. Germe alors le projet de leur donner une forme spécifique. Près de 20 ans plus tard naît « Considérations sur les pathologies religieuses », un livre de plus de 300 pages qui, loin de se vouloir redresseur de torts contre les vilains curés, se présente non sans un brin d’utilitarisme comme une « boîte à outils pour tous ceux qui comprennent les dangers des croyances religieuses et identitaires », quelles qu’elles soient.
Fil rouge de cet ouvrage de fond : les croyances divisent, la science donne les moyens de départager les oppositions parfois féroces entre scientifiques et aucune description ou compréhension du monde ne saurait la concurrencer. Ainsi, pour distinguer l’ivraie du bon grain, ou plus modestement,comme le dit l’auteur, les idées erronées de celles provisoirement acceptées, André Borowski synthétise les critères de la méthode scientifique par l’acronyme FARSIPP : Falsifiabilité, Répétabilité,Simplicité, Probabilité, Prédictibilité. Cinq critères qui, convenablement réunis, constituent le tamis de la science et la distingue des croyances.
Tout cela ne saurait cependant servir le seul plaisir académique, l’auteur s’aventure donc sans hésitation dans le champ politique et sociétal. Il désigne ainsi, dès la préface, les destinataires privilégiés de son pavé : Il s’agit de«combattre les bonnes âmes pensant que, par exemple, défendre les musulmans dans leur droit à conserver leur identité et leur croyances est un combat fondamental, mais s’opposer avec la même force à ceux qui pensent que stopper l’«invasion» musulmane est un combat essentiel et que ce combat doit se faire «au nom des traditions et du christianisme».
Islam, christianisme, deux religions dont les protagonistes occupent le devant de l’actualité, mais qui n’ont de loin pas l’exclusivité de l’attention de l’auteur, qui ne se contente pas de réclamer, comme le font les défenseurs de la laïcité, la fin des intrusions croyantes dans le domaine politique et social, mais préconise sans ambages une lutte planétaire de tous les États contre toute forme de «croyance religieuse et d’identité imaginaire basées sur de pseudo-révélations.»
Et la morale? L’auteur s’applique à le démontrer : celle-ci trouve son fondement dans les besoins sociétaux de l’humanité et dans son histoire. Elle s’apparente davantage à des règles de vie indispensables qu’il convient,contrairement à ce qu’en disent les pontifes religieux, de faire évoluer et d’adapter à chaque circonstances et/ou au territoire. Lui chercher un fondement extérieur aux humains est vain,prétentieux et dangereux.
« Contra religiones – Considérations sur les pathologies religieuses » se veut un outil de guérison. On peut penser à un monde qui parvienne à rompre avec le fatras des croyances religieuses millénaires, tant les dégâts causés par ces croyances sont nombreux et durables.